23 septembre 2008
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Intéressant livre que vient de faire paraître le fameux Georges SOROS, roi de la spéculation fiancière et inventeur des non moins fameux "Hedge funds". Il nous en raconte de bien belles sur la crise financière actuelle et son diagnostic n'est guère teintée d'optimisme :
Il s'en prend d'abord à Alan Greenspan, l'ex-gourou de Wall street et patron de la FED (réserve fédérale américaine) pendant de longues années. Ce dernier porterait une lourde responsabilité dans la crise immobilière suite aux baisses drastiques des taux d'intérêt qu'il a autorisées lorsqu'il était aux commandes de la FED. Nul doute que ce cher Alan appréciera le compliment !
Selon Soros, cité ci-dessous :
"L'éclatement de cette dernière (la bulle immobilière) a servi de détonateur à l'explosion d'une véritable bombe atomique, que j'ai appelée la « superbulle ». Celle-ci résulte de plusieurs tendances de long terme : l'expansion du crédit, la mondialisation des marchés boursiers, le rythme accéléré de l'innovation financière, permis par l'assouplissement continu de la réglementation depuis les années 1980... Le point commun de toutes ces tendances, c'est l'excès de confiance dans les mécanismes du marché de la part des banques et des investisseurs."
Il s'en prend ensuite vigoureusement aux acteurs du marché financier et on ne résiste pas à l'envie de le citer à nouveau :
"Les acteurs du marché financier croient, comme l'enseigne la théorie économique, que les marchés tendent naturellement vers l'équilibre de l'offre et de la demande, et que les déviations par rapport à cet équilibre sont le fruit du hasard. Ils pensent aussi qu'ils disposent d'une information complète. Toute leur appréciation des risques est fondée sur ces hypothèses. Or elles sont fausses ! L'économie et la finance ne sont pas des sciences exactes, le facteur humain y joue un rôle fondamental et l'homme, par définition, commet des erreurs... Ces erreurs, ces idées fausses, affectent les prix du marché, qui n'atteint jamais l'équilibre. Quand les prix montent, les marchés sont trop confiants et les acheteurs affluent, et quand les prix baissent, c'est le contraire. Voilà pourquoi, lorsqu'une bulle se forme, il n'y a aucune chance qu'elle se dégonfle en douceur. C'est ce que j'appelle le « boom bust » : d'abord l'expansion, longue, en accélération progressive, puis la contraction, soudaine et brutale."
Ce bougre de Soros semble bien avoir terriblement raison et on ne peut lui retirer l'immense mérite de connaître sur le bout des doigts et depuis des années le fonctionnement des marchés financiers !
Le monde retiendra-t-il la leçon de cette super-crise ? Soros ne le croit pas car, pour lui, les marchés financiers sont trop exubérants par nature et ne peuvent que le rester sauf à leur imposer des règles de fonctionnement adéquates, sans toutefois entraver l'activité économique !
Surprenant discours dans la bouche de l'illustre Soros ! Lisons-le à nouveau :
"C'est aux banques centrales qu'incombe cette responsabilité. Elles contrôlent l'offre de monnaie, mais la crise des subprimes a montré que cela n'est plus suffisant : elles doivent aussi contrôler l'offre de crédit. De plus, les normes prudentielles gravent dans le marbre le montant minimum des réserves que doivent détenir les banques : c'est une erreur. Il faut pouvoir l'ajuster régulièrement aux humeurs du marché. De façon générale, les règles doivent évoluer afin de contrebalancer les excès du marché".
Un type qui a bâti sa fortune sur la spéculation "tous azimuths" et qui vient donner des conseils de régulation des marchés financiers aux banques Centrales. Voilà qui n'est pas banal !!