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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 14:50


La banque américaine Merril Lynch ne semble plus avoir de doute. Les Etats-Unis sont bien entrés en récession malgré la croissance de leur PIB de 0,6% au premier trimestre 2008. Des indicateurs plus récents et plus significatifs comme les dépenses de consommation ou la confiance des acteurs économiques inclinent au pessimisme l'économiste en chef David Rosenberg. Cette coexistence d'un PIB positif avec l'entrée en récession s'est déjà manifestée trois fois dans un passé récent et ne doit pas, selon lui, surprendre car elle ne fait qu'illustrer le décalage des instruments de mesure.
La crise est profonde et les difficultés de toutes sortes s'accumulent pour la première puissance économique qui aura sans doute, dans les années à venir, de plus en plus de difficultés à maintenir une suprématie mondiale tous azimuts. Car la crise des crédits hypothécaires n'a fait que révéler un état général fort délabré (défis géopolitiques aigus creusant des déficits abyssaux, sous-développement des infrastructures, inégalités sociales...).
La baisse réelle des revenus est une réalité pour 80% des travailleurs américains. Le temps partiel, la précarité et le chômage augmentent et les classes moyennes sont laminées par le passage à vide de l'économie américaine.
L'imprudence des institutions financières transformant la gestion des capitaux en casino a entraîné des prises de risques inconsidérées qui décuplent les conséquences de la crise financière à cause de l'opacité des montages financiers et des difficultés à les dénouer, ce qui va nécessiter d'étaler dans le temps la dépréciation des actifs.
La FED maintient à flot le système bancaire par des injections considérables d'argent à faible taux. Cela suffira-t-il à relancer la machine économique surtout si la crise devait s'étendre à d'autres catégories d'actifs comme les systèmes de cartes de crédit qui représentent un risque de plusieurs milliers de milliards de dollars !
Et quelle incidence à terme sur l'évolution de la parité du dollar ?
Il semble aujourd'hui indéniable que la fragilisation géopolitique (au Moyen-Orient notamment vis-à-vis de l'Iran malgré le gouffre financier de l'intervention irakienne mais aussi vis-à-vis de la Chine) couplée à la fragilisation financière et maintenant économique minent considérablement les positions américaines. Les pieds du colosse sont maintenant d'argile et cela ne peut qu'exacerber la concurrence dans le rapport de forces planétaire.  
Devant le pillage de leurs actifs, le creusement de leurs déficits et le poids de plus en plus lourd des réserves de changes de la Chine et des pays du golfe, les Etats-Unis devront sans doute se résoudre au repli après bientôt un siècle de suprématie incontestée.

Rome aussi se croyait éternelle !

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  • Ingénieur retraité. professeur d'Esperanto via Internet. Nombreux pôles d'intérêt: Actualités économiques, politiques, internationales. Histoire. Sports. Nouvelles technologies. Astronomie
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