Nouvelles récentes de la troposphère

Dans son blog intitulé "Global Warming", le climatologue Roy Spencer, docteur en Physique et ancien scientifique à la NASA, publie les derniers résultats, en date de novembre 2019, extraits des bases de données fournies par la quinzaine de satellites équipés de radiomètres de précision microondes mesurant les températures des différentes couches atmosphériques.

Depuis 1979 les satellites de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric organization) américaine emporte des instruments qui mesurent les émissions thermiques microondes de l'oxygène dans l'atmosphère. Il a été établi que l'intensité des signaux mesurés par les radiomètres microondes à différentes fréquences est directement proportionnelle à la température des différentes couches atmosphériques que la NOAA classe de la manière suivante :

  - LT (Low troposphere) qui correspond aux premières centaines de mètres au-dessus du sol ou de la mer

 - MT (Mid troposphere) qui correspond à la couche située entre 2 et 5 kms de hauteur

 - TP (Tropopause) entre 10 et 15 kms de hauteur soit la couche qui sépare de la stratosphère

 - LT (Low Stratosphere)   soit la couche au-dessus de la tropopause

Le graphique ci-dessus indique des évolutions sur la période (1979 -2015) différentes selon les différentes couches atmosphériques. La MT présente une très faible progression d'environ 0,07 °C / décade soit 0,7 °C / siècle !) alors que les températures en TP et notamment LS ont des progressions négatives indiquant un refroidissement des couches supérieures de l'atmosphère.

Dans cet autre graphique, on s'intéresse aux évolutions de températures de la basse atmosphère au cours des 50 dernières années (1979 - 2019) après application des nouvelles procédures de la version 6, décrites ci-dessous. La courbe rouge (moyenne mobile sur 13 ans) indique une progression globale de 0,55 °C sur l'ensemble de la période soit une progression de 0,11 °C / décade

La base des données transmises par les 15 satellites sont traitées pour une mise à jour mensuelle selon les nouvelles règles de la version 6 des procédures de leur traitement. A noter que ces mesures par satellites ne sont pas calibrées avec les températures prises par thermomètre au niveau du sol. Elles utilisent au contraire, à bord, leur propre thermomètre de précision à résistance de platine, lui-même calibré avant lancement du satellite par un laboratoire référencé.

La nouvelle version 6, sans trop entrer dans les détails techniques de ses procédures complexes de traitement des données satellite, apporte un changement fondamentale dans le calcul des températures du LT, s'appuyant maintenant sur une méthode multi-canaux par opposition à la précédente mesure multi-angles. La principale raison de ce changement de méthode réside dans le fait que la précédente mesure multi-angles entraînait des erreurs de grandeur inacceptable selon les emplacements géographiques des mesures (océan radiométriquement plus froid que la terre ferme par exemple). Maintenant le calcul de la température LT s'établit selon des coefficients de pondération correspondant au même angle incident à la Terre.

Que nous apporte l'actualisation des mesures de températures atmosphériques par radiomètre embarqués dans la flotte de satellites ?

En premier lieu, une meilleure fiabilité des mesures grâce au perfectionnement des procédures de la version 6 qui corrigent les imprécisions des procédures précédentes qui avaient montré une progression rapide du réchauffement dans les récentes années.

Ensuite une confirmation du lent réchauffement de la planète depuis un demi-siècle, confirmé par un lent refroidissement des couches supérieures atmosphériques.

Soit donc, loin de tout catastrophisme à la mode, une lente évolution de la période inter-glaciaire actuelle avec une progression moyenne de 1 °C sur un siècle, comme déjà vue dans un graphique antérieur et sur laquelle l'activité humaine n'a sans doute qu'une influence marginale.