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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 17:32

 

On ne peut être qu'affligé devant le spectacle du capitalisme moderne devenu ce champ de foire mondial dans lequel tous les coups (aussi bien de la part des entreprises que des Etats) sont permis depuis les différentes sortes de dumping (social, sanitaire, environnemental, monétaire) jusqu'à la violation des règles commerciales soit par la menace directe de rétorsions ou le non-respect des brevets à l'origine d'une industrie de la contre-façon (encouragée ou tolérée par des Etats et non des moindres) qui atteint des proportions dramatiques dans certains secteurs tels que le luxe, la mode voire la production des médicaments, en passant par une excessive financiarisation de l'économie dont les sommes d'argent manipulées journellement dépassent tout simplement l'entendement.

Dans une telle foire d'empoigne sans foi ni loi, les naïfs, ceux qui se défendent peu ou mal, qui ne savent pas se protéger efficacement sont naturellement les dindons de la farce, sacrifiant sur l'autel du libre-échange mondialisé leur main-d'oeuvre et leur niveau de vie pour le plus grand profit des grandes entreprises multinationales qui vont s'installer là où c'est le plus profitable, des fonds financiers de toutes sortes à la recherche de la rentabilité maximale à court terme sans aucun souci des drames sociaux engendrés et des Etats-voyous (grands et petits) profitant sans vergogne d'avantages comparatifs (d'autant plus grands qu'ils sont déloyaux) dont le concept fut si cher au coeur des premiers théoriciens de l'économie moderne.

On n'étonnera personne au passage en classant dans la catégorie des dindons de la farce l'Union Européenne qui reste paralysée sous l'avalanche de la mondialisation et des assauts des "marchés financiers" (dont bien des acteurs se trouvent en son sein propre), ne disposant ni des outils ni des organes efficaces ni encore moins d'une volonté commune qui lui permettraient de réagir , assistant ainsi dans une impuissance navrée à la perte de millions d'emplois industriels mais aussi de services et à la ruine prochaine et programmée de ses économies nationales.

La situation actuelle illustre bien ce que le capitalisme - comme toute oeuvre humaine - peut produire de pire quand ses forces déchaînées (représentées par les fameux "marchés financiers") échappent au contrôle des institutions politiques nationales et internationales qui, malgré la ronde incessante de leurs réunions et déclarations, placent les peuples désemparés devant un avenir d'autant plus angoissant qu'ils le sentent sans contrôle.

Mais le capitalisme peut aussi produire le meilleur quand ses promoteurs ont la vertu de l'imaginer comme facteur de progrès à la fois matériel et humain. Ce fut le cas au cours du 19ème siècle sous l'influence notamment d'un aristocrate éclairé, le comte de Saint-Simon qui, fustigeant la violence économique de la Haute-finance, prônait l'association et l'harmonie entre les classes sociales dans le cadre du progrès matériel résultant du développement de l'industrialisation. Ses idées seront reprises par des entrepreneurs révolutionnaires que soutiendra par la suite l'empereur Napoléon III, acquis à la doctrine du saint-simonisme. S'illustrèrent dans cette oeuvre les frères Péreire, innovateurs géniaux, qui s'étaient donné pour but de remplacer la monnaie par un instrument de crédit irriguant de toutes parts et jusqu'au moindre bourg les activités humaines de commerce, d'artisanat, d'industrie, de services favorisant ainsi l'enrichissement des classes populaires, leur permettant de consommer des biens et des services et par là même de participer au développement général. Grâce aux frères Péreire des lignes ferroviaires virent le jour (comme la ligne Paris-Versailles illustrée par la photo ci-dessous) et ce fut leur honneur de considérer leur oeuvre financière (notamment la création du Crédit Mobilier bientôt imitée par l'apparition de nombreuses banques de dépôt drainant l'épargne française vers l'investissement productif) comme une oeuvre morale.


Developpement-du-ferroviaire.jpg

 

Evidemment, pour fustiger leurs "utopies" sociales, ils ne manquèrent pas de détracteurs parmi la haute-finance, parmi ceux que l'on appelait à l'époque les "loups-cerviers", uniquement soucieux de juteuses spéculations ou parmi les conservateurs de tous poils soucieux de préserver l'ordre établi

Dans le domaine de la spéculation, l'époque moderne n'a rien inventé même si elle possède aujourd'hui des outils plus sophistiqués utilisant pleinement les ressources de l'informatique et des réseaux qui lui permettent de toujours prendre de vitesse les responsables politiques englués dans leurs parlottes et leurs laborieux consensus sur base de conflits d'intérêts nationaux. Elle s'est surtout affranchie, notre belle époque moderne, de règles prudentielles et de régulation financière qui avaient déjà généré la catastrophe économique des années trente sans que cela malheureusement serve de leçon aux apprentis-sorciers du 21ème siècle !

Quant à la vertu des grands agents actuels du capitalisme.....


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  • Ingénieur retraité. professeur d'Esperanto via Internet. Nombreux pôles d'intérêt: Actualités économiques, politiques, internationales. Histoire. Sports. Nouvelles technologies. Astronomie
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