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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 17:27

 

Suite à notre premier article concernant la situation économique actuelle  de notre pays, abordons maintenant l'examen du "comment faire" pour nous sortir de l'ornière.

Si on se laissait gagner par le pessimisme de la majorité des français d'aujourd'hui, on poserait tout de suite le stylo en se disant : "A quoi bon !" encouragé en cela par un tout récent sondage d'opinion qui indique qu'environ 70% des français ne font plus confiance au personnel politique (toutes tendances confondues) pour trouver la solution à leurs problèmes....et sans la confiance on ne va pas loin !

Si par contre on se veut optimiste pour notre pays on se dit que l'opinion populaire est versatile, que le français grognon et râleur impénitent peut retrouver le moral à condition que des signes positifs apparaîssent et que de bonnes décisions économiques soient prises.

 

La première de ces décisions se situe malheureusement au niveau européen et n'a aucune chance d'être prise, du moins à court terme, sauf impérieuse nécessité que les circonstances (des explosions sociales un peu partout, par exemple !) imposeraient au Conseil de l'Europe. Elle concerne ce noeud coulant que l'Europe s'est elle-même mise autour du cou en décidant, dans ses traités antérieurs, d'interdire à la BCE de prêter à ses Etats membres (comme le font allégrement la FED américaine ou les Banques centrales d'Angleterre, de Chine ou du Japon !), ce qui a eu pour résultat de mettre les dits Etats à la merci des marchés financiers et de leurs jeux spéculatifs contre les dettes souveraines européennes ! Avec l'explosion des crises bancaires puis économiques, la situation est devenue ingérable pour la plupart des pays d'Europe du Sud et compromet pour longtemps toute possibilité de reprise européenne.

Plusieurs voies existent pour sortir de cette catastrophique situation (l'ex-premier ministre Michel Rocard qui n'est pas un farfelu en la matière, en avait proposé une, conforme aux règles de la BCE, consistant en des prêts de la BCE à des Etablissements publics de crédit, au même faible taux que celui consenti aux banques, ces Etablissements publics reprêtant ensuite au même taux aux Etats) mais le choix d'une telle orientation est éminemment politique et l'Allemagne oppose jusqu'à ce jour un veto catégorique, réclamant d'abord, en contrepartie d'une éventuelle mise en place d'une telle politique par la BCE, des engagements fermes de rigueur budgétaire de la part des Etats !

Le problème, comme l'ont démontré tous les économistes, c'est que rigueur et austérité entraînent décroissance économique et creusement des déficits, ce qui conduit à la situation absurde de tuer le malade en voulant le guérir !

En termes simples, il n'y a qu'une seule solution valable ! Elle consiste à accompagner l'indispensable assainissement budgétaire des pays laxistes (les pays d'Europe du sud dont la France qui se complaisent, par manque de courage politique, dans les déficits depuis des dizaines d'années) par des mesures fortes de relance et d'investissement structurel afin de retrouver un bon niveau de croîssance et enfin faire baisser chômage et dette publique.

La grande question est de savoir si cette solution peut-être purement nationale ou si il faut qu'elle soit européenne !

Si elle doît être européenne, elle ne peut provenir que de la BCE fournissant directement aux Etats membres d'importants crédits à faible taux en contrepartie de certains prélèvements fiscaux (une part de la TVA à définir par exemple)...mais on retombe alors dans le cas de figure vu plus haut de l'acceptation d'un tel plan par l'Allemagne et par les autres pays européens adeptes de la "rédemption par la douleur" pour les pays laxistes.

Mais peut-elle être purement nationale ?

Compte-tenu que les caisses sont vides et donc que l'Etat ne peut investir massivement là où cela serait nécessaire, on ne voit pas où trouver les moyens "orthodoxes" d'une ampleur suffisante pour relancer la machine économique.

Il y a, bien sûr, toute une panoplie de mesures permettant d'améliorer les choses et d'abord la compétitivité des entreprises, point clé d'une reprise économique. Tout ce qui va dans le sens de la simplification des procédures administratives, normatives ou réglementaires, tout ce qui favorise l'investissement au lieu de l'épargne, tout ce qui encourage l'esprit d'entreprise est bon à prendre mais cela ne correspond que fort peu aux orientations des dirigeants socialistes dont les têtes sont encore pleines des idées du siècle dernier voire du 19ème !

Ne reste donc qu'à inventer autre chose mais quoi ?

L'an dernier un ancien chargé de mission au Budget (co-inventeur entre autres du fameux ratio de 3 % de PIB promis à grand succès via le Traité de Maastricht) avait émis deux idées "iconoclastes" permettant de relancer l'économie sans augmenter la dette.

On rappellera ci-dessous brièvement le principe de ces deux idées (qui n'ont pas été reprises - comme de bien entendu -  par nos "têtes pensantes" gouvernementales qui détestent les idées simples, trop habituées qu'elles sont à manipuler des concepts complexes, inaccessibles à la "vulgate" !)

La première intituée "REPIT" met en oeuvre un simple mécanisme de trésorerie publique permettant un report exceptionnel de tout ou partie de l'IRPP sur un certain nombre des années suivantes avec paiement d'intérêts. Ce mécanisme, d'après l'auteur, est techniquement et juridiquement facile à mettre en oeuvre. Son intérêt est de rendre immédiatement disponible pour la consommation ou l'investissement la partie convenue de l'IRPP, le tiers par exemple, soit environ 20 Milliards € ou 1 point de PIB, de quoi donner un bon coup de fouet à l'activité générale.

La seconde idée à laquelle il donna le doux nom de "MIEL" (pour Mobilisation d'Immobilier en Liquidités) est plus audacieuse et vise à relâcher dans l'économie une faible portion de l'immense capital immobilier français (il représente quelque 7.000 milliards € !) en instaurant une nouvelle forme de propriété dite "propriété faible", le propriètaire aliénant volontairement une faible part de son patrimoine immobilier (de 1 à 5% par exemple) auprès d'un organisme public contre la contre-partie en monnaie calculée sur la valeur marchande au moment de la transaction. Compte-tenu du caractère volontaire et de la faible fraction de patrimoine ainsi aliéné, l'auteur indique les ordres de grandeur suivants :

Pour 1% de ménages propriétaires aliénant 5% de leur patrimoine, ce serait 150 à 200 mille ménages qui disposeraient immédiatement de sommes d'argent comprises entre 5.000 et 20.000 € (pour un montant total estimé de l'ordre de 3,5 milliards €) pour des dépenses d'amènagement, d'isolation, d'achats d'équipements ou d'investissement.

Pour 3% de ménages propriétaires adoptant ce mécanisme, on arrive à un effet de relance de l'ordre de 10 milliards € !

 

Reste à espérer ou à rêver qu'un jour prochain l'imagination atteigne le pouvoir politique !

C'est pas gagné d'avance, braves gens !

 


NB : Voir la description détaillée des deux idées présentées ci-dessus dans l'article de La Tribune de l'époque :

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20120330trib000691223/deux-idees-iconoclastes-pour-relancer-la-croissance-sans-dette.html

 


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